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Journal du petit-fils d’un soldat du Corps Expéditionnaire Russe en 1916: Simon Rikatcheff- 2

Publié le par Jean-Paul Ancier

    Jeudi 30 octobre 2014: en route pour le Fort de la Pompelle (où je mesure pleinement, maintenant, que Pèpère Simon s'y est battu à partir d'octobre 1916).

    Rendez-vous avec Marc Bouxin pour le tournage d'un sujet avec France 3 national.

   Arrivée à 10h15. Bavardage avec Marc Bouxin et son assistante, charmante, Valérie Chopin.

    L'équipe de france 3 arrive à 11h avec une demi-heure de retard. Trois personnes: un journaliste (Eric Cornet), un caméraman et un preneur de son.

    Au fil de la journée, ils se révéleront, professionnels et très sympathiques, attentionnés, à l'écoute. Et connaissant le sujet et bien d'autres. 

    Jusqu'à midi, interview à l'extérieur de Marc Bouxin qui, j'imagine, présente le Fort, son rôle sur le front et la défense de Reims et le Corps Expéditionnaire Russe.

    C'est le sujet exclusif -il y a peu de documentaires en France (INA) et encore moins en Russie: l'ex-URSS a préféré passer sur le sujet. La Russie de Poutine, au contraire, remet à l'honneur les exploits de ces hommes.

    Pendant ce temps, je raconte tous mes "travaux" à Valérie Chopin: ça peut toujours servir. 

    Midi: retour dans le fort. Je suis invité à suivre l'équipe.

    Arrêt dans l'espace dédié aux combattants russes: canon, photos, réalité augmentée, vitrine (uniformes, objets divers et variés).

(Photos MCB 21/10/14.)(Photos MCB 21/10/14.)

(Photos MCB 21/10/14.)

    Ca tourne...

    Marc Bouxin va commenter l'uniforme du soldat russe (kaki) posé sur un mannequin grandeur nature. Je suis invité à confirmer et à dire que je suis satisfait de voir "en couleur" ce que je vois sur les photos "noir et blanc" de Pépère.

    Puis, nous devons discuter.

    Je pose la première question: contradiction entre la mémoire familiale et le fait que le 6° régiment d'infanterie spécial serait venu par le Nord et non par l'Asie. La réponse ne me convainc pas. J'y reviendrai.

    Deuxième question posée: qu'a fait Pépère entre avril 1917 (la fin de l'engagement des combattants russes- première période, j'y reviendrai) et décembre 1919 (moment du mariage avec Eugénie Bonnaventure)? Gazé, où a-t-il été soigné? Comment s'est-il trouvé en Haute-Saône? Je ne sais pas si la caméra a tourné mais la réponse me captive.

    Je demande à avoir des images de cet espace... Cela sera fait par Valérie Chopin dès le 31 octobre 2014 en fin d'après-midi!

    Il faut des images du Fort. En particulier, je suis filmé arpentant les galeries. Deux prises. Ne pas regarder la caméra.

    Je passe à l'endroit où ont été découverts en mai 2014 trois fantassins alignés dans une tombe provisoire. Cent ans après! Par autorisation exceptionnelle du Président de la République, sur les lieux le 10 juillet 2014, pour inaugurer les travaux de réhabilitation du Fort, ils seront inhumés à cet endroit précis. Ils n'ont pu être identifiés.

    Respect.

    Encore des images à l'extérieur.

    14h: il est temps de déjeuner. Au restaurant de l'aérodrome tout proche. Sandwichs car on ne sert plus.

    J'en profite pour raconter quelques anecdotes. Quand j'ai un clou, je l'enfonce. Avec lourdeur et finesse.

    15h: cimetière russe à Saint-Hilaire-le-Grand. Petite déception: la chapelle orthodoxe n'est pas ouverte.

    Marc Bouxin se retire, avec son assistante.

    Je lui demande une dédicace pour son livre...

    Le nécessaire est fait hors ma présence car je suis réquisitionné pour le tournage.

    Il m'est demandé de faire pour la caméra ce que je viens de faire naturellement: déambuler entre les croix. Et m'arrêter devant l'une d'elles. 

    Parenthèse: ce sont des croix catholiques (et non pas orthodoxes). Pourquoi? Parce que ce cimetière est français, créé à l'initiative d'anciens officiers russes, les bolcheviques se désintéressant de la chose. Les autres nécropoles, américaines, anglaises, polonaises... allemandes sont territoires, américains, etc...

    Je suggère de m'arrêter devant une tombe d'un soldat du 6° régiment d'infanterie spécial. "Excellente idée".

    On me filme. Je marche regardant comme si je cherchais. Je rate la tombe.

    On recommence. C'est bon: je dis mon émotion, réelle à cet instant, d'être devant la tombe d'un compagnon d'armes de mon grand-père. Un avion passe.

    On recommence et la prise est bonne.

    Ensuite,  je suis filmé, assis sur un banc qu'il a fallu aller chercher pour que je ne m'assoie pas par terre (pour ne pas me relever).

    Je sors, théâtralement, de ma sacoche la baïonnette, la "Rosalie", de mon grand-père et explique comment je l'ai découverte dans la grange, avec la casquette (égarée).

    Je feuillette le classeur qui contient, correspondances, documents et photos.

    Enfin, je suis filmé montrant Pépère sur les photos.

    Il  est 16h. 

    On me ramène au Fort de la Pompelle. Dans la voiture, là aussi je raconte tous mes "travaux": ça peut toujours servir. 

    Eric Cornet me demande une photo "récente" de Pépère. Il me donne son adresse mail. Je la lui transmettrai dès mon retour.

    Ce tournage, pour quelle émission? Date de passage? Est-ce que je peux avoir toutes les images, avant montage?

    C'est pour un "Soir 3". Passage le 10 ou le 11 novembre. Avec humour, je dis ma préférence pour le 10, date de mon anniversaire et, ça les fait rire.

    Ils ne pourront pas me donner le document en continu (pour une raison obscure). Par contre le sujet monté et diffusé sera disponible par un lien.

    Je serai prévenu du moment du passage.

    Le sujet devrait faire 2 à 3 mn.

     Eric Cornet me fera parvenir les photos qu'il a prises durant le tournage. Je ferai un album. 

    On se sépare et je leur redis ma gratitude.

    De retour, mail de remerciements à Marc Bouxin.

 

                                                                        Rédigé etachevé le 31 octobre 2014, 18h05

      Jean-Paul Boulère

 

 

 

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