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Journal du petit-fils d’un soldat du corps expéditionnaire russe en 1916: Simon Rikatcheff-42-Centenaire de l’offensive Nivelle

Publié le par Jean-Paul Ancier

Il y a cent ans, aujourd’hui 1er avril, la 3e brigade russe spéciale (BRS), deux régiments à trois bataillons chacun (Simon Rikatcheff faisant partie du 6e régiment) était mise à disposition de la 5e armée, commandée par le général Olivier Mazel.

Elle allait participer le 16 avril 1917 à la meurtrière offensive Nivelle : 5183 sur 19 000 soldats russes engagés, mis hors de combat (tués, blessés, disparus) en 4 jours.

Auparavant, après être arrivée à Brest fin août 1916, après avoir subi une formation au camp de Mailly (Aube), la 3e BRS était montée au front le 13 octobre en relevant la 1re BRS qui l’avait précédée en Champagne, au sud-est de Reims, sur le secteur d’Aubérive-Saint-Hilaire. Un secteur réputé calme.

Elle tiendra jusqu’au 15 mars 1917 après avoir connu un épisode marquant le 31 janvier.

Ce jour-là, les Russes subirent une attaque allemande par émission de vagues de gaz qui ont affecté la partie ouest du secteur d’Aubérive (6e régiment). Les tirs proviennent de 3 points :

- en face du Bois des Guetteurs, 3 émissions entre 1 6 h et 19 h 45,

- à l’est du Bois en Escalier, 2 émissions de 45 mn chacune à partir de 16 h,

- au nord de la pointe du Saillant des Marquises, 1 émission à partir de 16 h 45.

Les vagues de gaz forment des nappes opaques d’un blanc laiteux avec reflets verdâtres ou grisâtres. Elles ont atteint des zones arrière très au-delà du secteur.

Pendant les émissions, l’artillerie allemande a violemment bombardé plusieurs points du secteur avec des obus de tous calibres et des obus asphyxiants. Par la suite, les Allemands ont tenté de pénétrer les lignes sur plusieurs points. Leurs groupes d’attaque étaient revêtus de capotes blanches qui les rendaient difficilement visibles sur le sol couvert de neige. Ils ont été rejetés. L’attaque prend fin à 21 h.

Le 1er février, à 4 h, les ambulances du 17e corps d’armée avaient reçu 463 blessés ou malades, dont 40 environ sont morts après leur arrivée.

Le chiffre réel des pertes n’a pu être connu qu’assez longtemps après : 1980 cas d’intoxications dont 527 décès.

Ce jour-là, Simon Rikatcheff fut gazé.

La 3e brigade fut à son tour relevée, le 16 mars, après 5 mois de présence au front (contre deux pour les unités françaises) et eut droit à un peu de repos entre le 21 et le 31 mars, au camp de Mailly.

C’était, il y a cent ans.

 

Carte postale ayant appartenu à Simon Rikatcheff, mon Pépère.

Carte postale ayant appartenu à Simon Rikatcheff, mon Pépère.

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